La bibliothèque des cœurs cabossés de Katarina Bivald

Tout commence par les lettres que s’envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans, petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l’Iowa. Lorsque Sara perd son travail de libraire, son amie l’invite à venir passer des vacances chez elle. À son arrivée, une malheureuse surprise l’attend : Amy est décédée. Seule et déboussolée, Sara choisit pourtant de poursuivre son séjour à Broken Wheel et de redonner un souffle à cette communauté attachante et un brin loufoque… grâce aux livres, bien sûr. 


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14/20

Mon avis : je crois que mes horizons d’attente sont toujours à côté de la plaque, parce que je m’attendais, dès la mort d’Amy, à une sorte de roman policier dans une petite ville qui aurait fait office de huis-clos. Mais non, c’est un roman feel-good qui a d’ailleurs très bien joué son rôle et que j’ai lu en un peu moins de deux jours (malgré les 500 pages). L’écriture de l’autrice est agréable, Sara est attachante et on se reconnaît facilement dans son personnage de fanatique des livres qui fuit une réalité pas toujours passionnante. Je me suis donc très facilement lancée dans cette lecture et j’ai beaucoup aimé la découverte des habitants, la place des livres qui augmente au fur et à mesure que Sara leur donne le goût de lire, etc. Mais j’ai quand même trouvé que, vers la fin, le récit tirait vraiment en longueur et que aaahhhh on a envie de donner un coup de pied au cul (excusez ma vulgarité) à la plupart des personnages qui restent là à ne rien faire et c’est réellement agaçant. 

Concernant les histoires d’amour qui se développent (car il y en a), j’ai eu l’impression que certaines apparaissaient vers la fin simplement pour étirer le récit et mettre du « suspens » comme si on ne savait pas que tout allait bien se terminer. J’ai été satisfaite, par contre, et malgré sa lenteur, de l’histoire d’amour principale qui se développe tout au long du roman, et que j’espérait bien voir se concrétiser. 

En bref, c’est un livre qui nous fait passer un très bon moment, malgré quelques petits « hics », comme les lettres rapportées d’Amy à Sara, que je ne trouve pas très utiles, et quelques dizaines de pages en trop. Un point très positif néanmoins : c’est un livre lgbt-friendly avec couple gay et personnage bisexuel. En plus, on découvre plein de nouveaux livres puisque Sara et Amy passent leur temps à parler de ceux qu’elles ont aimé !

Extrait : « Les livres lui avaient servi de remparts, oui, mais pas seulement. Ils l’avaient protégée du monde extérieur en le réduisant à une espèce de vague toile de fond bien moins tangible que les aventures fictives dont elle se délectait. On aurait pu penser que dix ans passés dans une librairie auraient effacé une partie de l’aura magique que les livres avaient pour elle, mais Sara estimait que c’était le contraire. Désormais, chaque ouvrage lui laissait deux souvenirs : celui lié à sa vente et celui lié à sa lecture. Tous les ans, elle avaient vendu d’innombrables exemplaires des romans de Terry Pratchett lors des soldes. Puis, quelques années plus tôt, elle avait fini par capituler et en lire un, découvrant ainsi l’un des auteurs contemporains les plus fantastiques et, indéniablement, l’un des plus prolifiques. Elle se rappelait l’été où elle avait eu l’impression de ne rien écouler d’autre que le texte d’Ulla-Carin Lindqvist ainsi que le soir d’été, trois ans plus tard, où elle l’avait lu. Elle voyait encore la couverture, les deux silhouettes sombres se déplaçant sur un fond aux teintes naturelles et diffuses semblables à celles d’un crépuscule estival, quand le soleil vient tout juste de se coucher. »

Emi

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